Art et écologie par le Centre Pompidou
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Ce « regard » est une version adaptée en français, pour la plateforme SFE, de l’article de Therond O., Duru M., Roger-Estrade JJ & G. Richard (2017) : « A new analytical framework of farming system and agriculture model diversities: a review », récemment paru dans la revue Agriculture for sustainable development (cf. http://dx.doi.org/10.1007/s13593-017-0429-7).
Introduction
Après la seconde guerre mondiale, le développement d’une agriculture dite « industrielle » basée sur l’utilisation d’engrais et de pesticides de synthèse a permis d’augmenter très fortement le rendement des cultures (Tilman et al., 2002) . Actuellement les deux tiers de l’azote (N) prélevé par les plantes pour leur croissance sont d’origine industrielle. Dans la plupart des pays de l’OCDE, les apports d’azote ont cru plus rapidement que l’augmentation de la production agricole, si bien qu’en moyenne 50% de l’azote apporté sous forme minérale n’est pas utilisé par la plante (Hoang et Allaudin, 2011), et il en va de même pour le phosphore. L’azote non utilisé est dissipé dans l’atmosphère et les milieux naturels (Bodirsky et al., 2014), sous des formes qui contribuent au réchauffement climatique (N2O) ou induisent des effets nocifs sur les écosystèmes (eutrophisation liée aux fuites de nitrate (NO3) et de phosphore) et la santé humaine (NH3). Dans le même temps, l’utilisation des pesticides soulève une forte inquiétude compte tenu de leurs conséquences potentiellement négatives sur la biodiversité et sur la santé humaine. Leur utilisation non raisonnée soulève également de plus en plus de problèmes de résistance des ravageurs et adventices (Kraehmer et al., 2014).
Cet accroissement de l’utilisation des intrants de synthèse s’est accompagné d’une forte simplification des successions de cultures et des mosaïques paysagères (Bennett et al., 2012), conduisant elles-mêmes à une réduction du potentiel de régulation des populations de « ravageurs » des cultures (ou contrôle biologique) par leurs ennemis naturels (Rusch et al., 2016). Au niveau mondial, l’agriculture représente environ 17 % des émissions de gaz à effet de serre (GES), dont 52% des émissions de méthane (CH4) et 84% de celles de protoxyde d’azote (N2O).
Considérant l’ensemble des impacts de l’agriculture « industrielle » sur l’environnement ou la santé, plusieurs instances internationales (e.g. IAASTD, 2009) concluent que poursuivre dans la même direction (i.e.« business as usual ») n’est plus une option pour faire face aux enjeux actuels et futurs. Elles appellent à inventer de nouvelles formes d’agriculture plus durables.
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