« LES TISSEURS DE SILENCES », UN LIVRE DE SOIZIC MICHELOT ET PHILIPPE FILLIOT
La résistance contemplative dans l'art contemporain
En cuisine, des ingrédients séparés, savamment dosés et travaillés deviennent un plat, choucroute ou carri. Ainsi leurs pensées-ingrédients sont devenues l’entité ArTranslation. Ils construisent en Inde, Tamil Nadu, une installation-abri végétale In Situ pour faire pousser des graines récoltées sur place dans une optique d’écologie relationnelle.
C’est par le « déplacement », la « translation », d’une langue à l’autre, d’un pays à l’autre, dans une rencontre des cultures et des histoires personnelles que le projet se construit.
Le projet est élaboré par 4 plasticiens de La Réunion. Ils préparent une résidence dans le Tamil Nadu, Inde du Sud-Est, de mi-novembre à mi-décembre 2013, avec des artistes indiens. Freddy Duriès, un artiste marseillais, les rejoindra sur place. Ils intègreront la population locale, les agriculteurs, les femmes, pour créer une installation in-situ à base de végétal récupéré, faite pour abriter des graines de plantes nourricières et endémiques qu’ils confieront en partant à la population locale qui aura participé.
ARTRANSLATION : évolution du projet depuis 2010
Leurs participations à diverses manifestations artistiques à la Réunion depuis 2007 ont révélé une évidente parenté plastique et philosophique entre eux. Au fil du travail collectif de réflexion , de recherche, depuis la création du collectif en 2010, la pratique de Valérie Abella, Aurélie Lemille, Cédric Da Cunha et Christiane Fath, s’est fondue dans une ArTranslation.
La fréquence de leurs rencontres de travail leur a permis de réfléchir aux problématiques de la création collective. C’est une exigeante attention permanente à l’autre, à la qualité de la relation humaine qui permet cette dissolution de chacun dans ce qui devient une entité. Ce qu’ils appellent écologie relationnelle est une écologie de l’humain.
Chacun d’entre eux a bien conscience qu’il n’a pas plus d’importance que les galets, l’eau ou la terre, qu’il n’est pas au sommet de la pyramide, qu’il n’y a pas de pyramide d’ailleurs ! Cette conscience d’être partie intégrante et au même niveau, de tous les éléments et êtres vivants qui nous entourent, est le pivot du collectif avec l’intégration d’un matériau supplémentaire : le temps, la durée. Notre volonté initiale et qui perdure, de sortir de nos reflexes individuels de production d’une oeuvre, les amène à un « saut vers l’inconnu », d’autant plus que la dissolution de chacun dans le collectif amène un cheminement et des résultats artistiques imprévisibles. L’intention de chacun est d’envisager l’acte de création d’une façon nouvelle, délestée du poids de l’égo.
Leur démarche collective se situe dans ce cadre, à la fois dans l’attention qu’ils portent aux relations inter-collectives et dans leur projet artistique de semer des graines pour les confier ensuite à un groupe d’agriculteurs avec lesquels ils auront travaillé. Cela se poursuivra dans le temps et l’espace lors des restitutions, à La Réunion, à Marseille. Les lieux choisis seront accessibles au public, aux élèves, aux personnes en voie d’insertion.
Pour soutenir ce projet, rendez-vous sur www.kisskissbankbank.com
La résistance contemplative dans l'art contemporain
Le réveil des imaginaires, avec Alain Damasio, Socialter récidive sur le thème du VIVANT.
Cette 35ème publication de la revue d'art contemporain Marges, s'intéresse aux questions d'écologie