« Empreinte sur l’eau », exposition et performance de Shigeko Hirakawa

Valoriser le patrimoine, c’est expliquer que les plus remarquables de nos monuments historiques sont d’abord des monuments de modernité pour leurs contemporains. L’audace de leurs bâtisseurs, l’innovation dans la forme, le choix des matériaux, l’ambition du projet sont autant de données qui font d’eux des sites remarquables. Ainsi, ce patrimoine, résonne nécessairement avec la création d’aujourd’hui. Il nous dit aussi cette part si subtile d’air du temps, car l’artiste distille toujours par son travail l’essence d’une époque. Concentrant les strates du temps, ces lieux, deviennent alors un ferment de la création par- delà les siècles, non pour célébrer un passé révolu mais bien pour proposer un tête-a-tête fructueux et intemporel.

Regard d’artiste, un des axes du projet culturel de l’établissement Chemins du patrimoine en Finistère, présente des interventions artistiques explorant cette naturelle ouverture contemporaine du patrimoine. Par l’intermédiation de l’histoire, de l’architecture ou du paysage, les projets sont à la recherche d’un dialogue resserré et d’une relation de sens avec le lieu. Les œuvres ainsi conçues pour les lieux agissent comme de véritables révélateurs de parts enfouies ou invisibles pour tout un chacun ; elles remodèlent notre perception du patrimoine, comme pour avérer la pertinence et le bien fondé de cet encombrant héritage.Les sites qui composent l’EPCC sont avant tout des domaines. Chaque monument compte aussi un parc ou un jardin, des bois ou des champs. Autant par les variétés botaniques qui les peuplent, la faune qui les habite mais aussi l’agencement des espaces pensés par l’homme, cisterciens au Relec, paysans à Kernault ou maître en son domaine à Trévarez ou à Kerjean, ces espaces évaluent à l’aune de leur temps, le rapport de l’homme avec la nature, volonté de maîtrise ou complicité intelligente. Tous témoignent des visions successives que leurs habitants ont eues d’une manière de vivre et d’habiter. Chaque époque a imprimé sa marque. Cette « charge » immémoriale agit comme un ferment pour les artistes.En 2014, François Méchain et Shigeko Hirakawa sont invités à concevoir des œuvres en forte résonance avec Trévarez.