TRANSLOCAL
Le Laboratoire du Dehors, à l’initiative de Liliana Motta, artiste botaniste, est concrètement un groupe d’action et de réflexion qui propose une nouvelle philosophie de la pratique jardinière et du projet de paysage. Ce laboratoire, répond à l’élaboration d’un plan d’action pour ‹ Restaurer et valoriser la nature en ville › lancé le 29 juin 2009 par le ministère de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Énergie (Medde) et travaille depuis quelques années déjà à mettre en oeuvre une pratique du Dehors particulière et innovante dans des lieux à part, qui peuvent paraître parfois hors normes et de fait, difficiles à appréhender pour les sociétés contemporaines.
Le Laboratoire du Dehors est une démarche qui repose sur une hypothèse de gérance des espaces délaissés. Les paysagistes et experts scientifiques à l’œuvre dans ce Laboratoire préparent une méthode d’élaboration du projet de paysage qui prenne réellement en compte l’existant, au premier chef, les relations entre les êtres vivants qui le composent.
Ces lieux appellent à un traitement différent qui ne peut se faire sans tenir compte les hommes présents sur place et de leurs activités.
Ainsi le premier travail, au carrefour de la rue Saint-Antoine et la rue Nouvelle France, consiste à observer, relever, discuter, arpenter, apprendre le vivant présent sur place. Un temps d’infusion sur le terrain nous permettra d’élaborer une cartographie du vivant et un inventaire botanique scientifique propres au lieu.
Parallèlement, sur le terrain, se mobilisent avec profit le toucher habile de la main et le regard qui détaille lors de temps d’action in situ. Ces chantiers doivent permettre en particulier de découvrir des solutions de gestion économe par des gestes jardiniers comme réorganiser des éléments, installer des végétaux soigneusement choisis, stimuler ou contrôler l’installation spontanée d’autres végétaux, conduire les formes végétales, amender et soigner les sols, etc. Cette attitude s’inspire des principes contemporains de gestion différenciée et s’appuie sur des gestes intelligents en rapport étroit avec le site. L’enjeu est alors de réconcilier gestion environnementale et histoire de l’espace public car le regard maitrisé et réfléchi de dessinateur que l’on pose sur le lieu ne nous empêche pas d’en prendre soin, de l’appréhender dans une temporalité immédiate, et une connaissance générale du vivant.
Le projet évoque l’utilité de décloisonner les approches et de mettre en regard les différentes pensées sur le vivant. Souvent, des rencontres sont organisés avec des professionnels de l’espace public et de la ville (philosophes, architectes, paysagistes, urbanistes, ingénieurs, techniciens) et des scientifiques du vivant (écologues, généticiens, chercheurs agronomes, biologistes) qui nous aident à porter un regard décalé sur le dehors et le vivant qui l’habite.
À propos de Le Laboratoire du Dehors :
L’objectif du festival est de réunir le cinéma, l’audiovisuel et l’environnement.
Écoscéno a pour mission d’accompagner la communauté artistique dans la transition socioécologique en réduisant l’impact environnemental de la production culturelle