Art, agriculture et biodiversité
Lors de 2 journées thématiques se rassemblent artistes, étudiant·es, enseignant·es, professionnel·les concerné·es par les liens possibles entre art et agriculture…
L’ENSP Versailles organise son second symposium Les confidences de paysages sur le thème « la pensée du vivant / ressources des territoires » le jeudi 29 mars.
09H00 – 09H30 | ACCUEIL
09H30 – 09H45 | Vincent PIVETEAU, Directeur de l’ENSP Versailles Marseille
09H50 – 10H10 | Catherine LARRÈRE, Philosophe, professeure émérite à l’Université Paris 1-Panthéon-Sorbonne. S
De plus en plus on reconnaît des droits à des êtres vivants, ou à des ensembles naturels : arbres, fleuves, voire même la Terre tout entière. Mais en quoi consistent, dans leur diversité, ces façons de faire droit au vivant, et comment affectent-elles non seulement la pensée du vivant mais le rapport vécu que nous avons avec celui-ci ?
10H10 – 10H30 | QUESTIONS + ÉCHANGES ET DÉBAT
10H35 – 11H05 | Lucile SCHMID, Haut fonctionnaire du Ministère de l’Économie et des Finances, Co-présidente de la Fondation verte européenne et membre du Conseil de rédaction de la Revue Esprit.
Quelles relations entre État et Nature ? La protection de la nature et les politiques publiques environnementales constituent autant de moyens et de perspectives pour l’action publique. Mais aujourd’hui l’échelon national apparaît aussi comme un lieu de résistances structurelles à la prise en considération des thématiques écologiques. L’agriculture, les politiques énergétiques, les enjeux sociaux interagissent et peuvent freiner la prise en compte de l’écologie. Une relecture de la notion de paysage et de sa diversité (Beauce, étang de Berre ou ZAD…) aide à penser les reconfigurations nécessaires. Associées à différentes conceptions du monde, qualifiées de modernes, post-modernes et écologiques, ces reconfigurations, complémentaires ou opposées sont un enjeu fondamental pour l’écologie et sa place dans l’action publique.
11H10 – 11H30 | QUESTIONS + ÉCHANGES ET DÉBAT
11H45 – 12H05 | Marc-André SELOSSE, Professeur au Muséum National d’Histoire Naturelle et aux universités de Gdansk (Pologne) et Viçosa (Brésil).
Les microorganismes (bactéries, champignons et protistes) font les plantes, de leurs structures à leurs fonctions. Les plantes sont nées microbiennes, car elles sont issues d’endosymbioses qui ont mis en place leurs mitochondries et leurs plastes. Mais les plantes dépendent aussi de microorganismes car ceux-ci façonnent leur nutrition : mycorhizes, nodosité et rhizosphères sont vitales à la plante. Ils l’aident à exploiter le sol où les ressources sont diluées, mais ils exercent aussi des effets de protection, direct ou passant par une modification de la plante-hôte. Enfin les plantes sont nées de microorganismes car ces dernières années, il est apparu que ceux-ci façonnent le système immunitaire végétal, mais aussi la croissance et le développement, jusqu’à la reproduction, de l’organisme végétal.
12H05 – 12H25 | QUESTIONS + ÉCHANGES ET DÉBAT
14H15 – 14H35 | Augustin BERQUE, Géographe et orientaliste né en 1942, est directeur d’études en retraite à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales.
On imaginera aisément que le paysage vit de la vie des êtres vivants qui s’y trouvent. C’est faux : le paysage ne se réduisant pas à un écosystème, il ne ne réduit pas non plus à la vie des organismes qui composent un écosystème. Le paysage est une relation éco-techno-symbolique, pas seulement écologique. Alors, de quelle sorte est la vie de cette relation ? La question sera ici examinée du point de vue onto-logique – à la fois logique et ontologique – qui est celui de la mésologie (Umweltlehre, fûdoron 風土論).
14H40 – 15H00 | QUESTIONS + ÉCHANGES ET DÉBAT
15H05 – 15H25 | Jacques TASSIN, Chercheur en écologie végétale au Cirad [Montpellier], et s’intéresse au concept de l’altérité vivante.
Les vieilles frontières du vivant s’ébranlent sous trois poussées convergentes. (1) Tout d’abord, notre représentation des êtres vivants renonce aux vieilles lignes de démarcation. Par exemple, les dichotomies entre utiles et nuisibles, entre indigènes et exotiques, s’évanouissent. (2) D’autre part, le retour en force de la phénoménologie rapproche l’humain du non humain, le replace dans le monde. L’homme n’est plus pleinement lui-même qu’en convivialité avec les autres vivants. (3) Enfin, par voie pourtant indépendante, la science remet en question les frontières tangibles du vivant. Les limites ectodermiques sont réinterrogées, les contours de l’espèce se floutent, des anastomoses refaçonnent l’arbre de Darwin. Comment interpréter cette convergence d’inflexions ? Et si ce recul multiforme des frontières du vivant résultait d’une même poussée intemporelle du sensible ?
15H25 – 15H45 | QUESTIONS + ÉCHANGES ET DÉBAT | [15 MIN] DE PAUSE
16H05 – 16H25 | Emmanuelle Pagano, Écrivaine (romans, nouvelles, récits) et scénariste, Études en esthétique du cinéma, Agrégation d’arts plastiques.
Dans mes livres, je ne m’intéresse pas à la nature, mais au paysage, c’est-a-dire à la nature façonnée par l’homme, parce que c’est à l’homme surtout que mes écrits pensent. C’est lui que je cherche en arpentant l’espace, cet espace qui est fait de couches de temps. Et rien ne me touche plus que les traces que l’homme a laissées sur la nature, quand elles ne la dénaturent pas. Pour déchiffrer ces traces, qui sont autant d’histoires, je me documente beaucoup. Et je marche. Je traverse. Ensuite, j’écris. Et voilà ce que je découvre : la nature, quand l’homme la travaille, contient un paysage. Ce paysage contient l’homme qui le dessine, et cet homme, pour peu qu’on soit attentif, contient un autre paysage encore, qui se déplie dans ses gestes. Dans la « Trilogie des rives », j’ai plus spécialement étudié le rapport de l’homme à l’eau, d’abord en interrogeant deux rivières ardéchoises, puis un lac de barrage dans l’Hérault, enfin des étangs dans la Brenne et les profondeurs de l’océan atlantique.
16H25 – 16H45 | QUESTIONS + ÉCHANGES ET DÉBAT
16H50 – 17H10 | Alain Freytet, Paysagiste DPLG, Illustrateur, Enseignant à l’École Nationale Supérieure de Paysage Versailles Marseille.
La première pensée du vivant qui vient à l’esprit dans un paysage, c’est de se sentir en vie soit même, de percevoir ce que le milieu offre à nos sens en éveil, alternative à une dispersion dans le monde virtuel. Cette émotion est le moteur des projets de paysages. Elle fonctionne très souvent en empathie avec d’autres expressions du vivant. La rencontre avec nos congénères, vivant le site de façon quotidienne ou occasionnelle, permet d‘envisager le projet de paysage comme une construction humaniste mettant en place les conditions de l’échange, de la complicité et de la fraternité. La rencontre avec l’animal sauvage ou domestique offre une occasion étrange et fascinante de toucher le vivant. Nos projets tentent de favoriser ce contact par une observation respectueuse de la faune et la conservation des espèces et des habitats naturels. La rencontre avec le végétal est plus intrigante, cette forme de vie s’éloignant de la notre. L’arbre notamment nous dépasse largement en taille et en longévité. Il nous replace dans la course du temps et dans l’espace. Les dynamiques végétales de progression ou de régression du couvert mobilisent nos sens et constituent l’une des bases des projets de paysage. Qu’elle soit proche ou lointaine, le souffle du vivant inspire et façonne la pratique du paysagiste, de la reconnaissance à la conception, de la mise en oeuvre à la médiation.
17H10 – 17H30 | QUESTIONS + ÉCHANGES ET DÉBAT
Symposium Les confidences de paysages
Jeudi 29 mars 2018
9h30 – 18h30
ENSP Versailles Marseille, 10, rue du Maréchal-Joffre 78000 Versailles
Plus d’informations sur : www.ecole-paysage.fr
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