Art, agriculture et biodiversité
Lors de 2 journées thématiques se rassemblent artistes, étudiant·es, enseignant·es, professionnel·les concerné·es par les liens possibles entre art et agriculture…
Incorporations – L’Humain débordé n°2
17 Juin 2013, Palais de Tokyo, de 13h30 à 20h salle 37
Faisant intervenir aussi bien des artistes, des philosophes, que des scientifiques, cette journée interroge la pensée et la création dans un monde où la définition de l’humain est perpétuellement recadrée. Notamment par les expériences artistiques limites (borderline) qui réintroduisent la notion d’inspiration ou de vision pour redéfinir l’artiste comme un médiateur entre mondes visibles et invisibles.
Les phénomènes d’incorporation, ou d’ingérence du non-humain dans un corps humain, sont le plus souvent considérés comme autonomes et singuliers par la société, la science et la technologie contemporaine. Mais comment définir aujourd’hui un corps qui se laisse prendre par l’expérience chamanique, par la ritualisation performative, par l’animalité, ou même par la biologie non humaine, jusqu’à en oublier ses frontières reconnues ?
Tour à tour compris comme corps anatomique, corps-machine, corps électrique, corps évolutionniste, voire corps mutant ou prothétique par la science et l’histoire de sa représentation, ne pourrait-on pas établir une nouvelle définition du corps comme corps poreux à travers l’étude interdisciplinaire des incorporations vécues par les artistes, les thérapeutes ou les chamanes ?
Cette journée a pour but d’aborder et de révéler les vécus de l’ingérence de l’étranger dans l’enveloppe corporelle, en particulier dans le cadre des rituels contemporains de l’art et de la performance.
Quel serait alors le phénomène d’intrusion auquel ces états font référence dans le monde ethnographique ? Qui ou quoi entre alors en jeu ?
Le séminaire L’Humain débordé est conçu dans le cadre d’une recherche pluridisciplinaire conjointe rapprochant philosophie, arts et sciences autour de la question du non-humain, par Marion Laval-Jeantet (UMR Acte – Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) et Dominique Lestel (École Scientifique de l’Ecole Normale Supérieure – Archives Husserl) en collaboration avec Pascal Pique (Musée de l’Invisible). Ce séminaire poursuit la recherche ouverte avec l’Humain débordé 1 en décembre 2012 à l’Université Paris1.
Le Musée de l’Invisible est une nouvelle instance de création et de recherche consacrée aux relations entre l’art et les multiples formes de l’invisible. De l’astrophysique aux sciences humaines et aux savoirs alternatifs ; de l’étude des phénomènes naturels à la dimension visionnaire et spirituelle.
Déroulé du séminaire :
Le séminaire performatif Incorporations a été a été conçu de manière a faire dialoguer approches expérimentales et théoriques en alternant performances et communications. Les exposés seront eux mêmes proposés sous la forme de quatre duos suivis à chaque fois de moments d’échange avec le public.
– 13h30 : présentation de la journée (salle 37)
– 13h45 : Pascal Pique, « Préfiguration du Musée de l’Invisible »
– 14h30 : Dominique Lestel, « Autour des Dialogues sur la connaissance de Paul Feyerabend »
– 15h00 : Pierre Cassou-Noguès, « Transparences visuelles et tactiles : la figure de l’homme invisible»
– 15h30 : discussion
– 16h00 : pause, puis performance de Pascale Weber, Hantu n°14
– 16h30 : Jean-Marie Brohm, « L’étrangeté des corps à prodiges. Que faire épistémologiquement des témoignages troublants ou énigmatiques ? »
– 17h00 : Marion Laval-Jeantet, « Incorporer l’animal : de l’edika de l’Afrique centrale à l’endossement dans le mazzerisme corse »
– 17h30 : discussion
– 18h00 : performance de Camille Renarhd
– 18h30 : Corine Sombrun, « De la transe chamanique aux neurosciences ».
– 19h00 : Graham Harvey, « L’animisme : trouver une voie dans le monde plus qu’humain».
– 19h30 : discussion
Les intervenants :
Jean-Marie Brohm est Professeur émérite de sociologie, Université Montpellier III-Paul Valéry. Directeur de publication de la revue transdisciplinaire en sciences humaines Prétentaine. Directeur de la collection « Prétentaine » aux Éditions Beauchesne. Auteur de Les Figures de la mort, perspectives critiques, éd. Beauchesne, Paris, 2008 ; Anthropologie de l’étrange. Énigmes, mystères, réalités insolites, éd. Sulliver, Cabris, 2010.
Pierre Cassou-Noguès est Professeur de philosophie, Université Paris 8. Son travail concerne le rapport entre science, fiction et philosophie. Il a notamment publié Les démons de Gödel, éd. Du Seuil, Paris, 2007 ; et Lire le cerveau, éd. Du Seuil, Paris, 2012.
Graham Harvey est Maître de conférences en Études des religions à l’Open University de Milton (Grande-Bretagne), après des recherches de terrain sur les religions monothéistes, il s’est penché sur le fonctionnement des sociétés animistes en vue de faire émerger une nouvelle méthodologie anthropologique. Il a notamment publié Animism, respecting the Living World, éd. Hurst & Company, Londres, 2005 ; The A to Z of Shamanism, Scarecrow Press, Londres, 2010.
Marion Laval-Jeantet est artiste, ethnopsychologue et Maître de conférences, CNRS UMR Acte – Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Artiste du duo Art Orienté Objet, elle mène de front son œuvre, une recherche sur la clinique chamanique (elle est initiée à plusieurs cultes) et une réflexion sur les limites de la représentation du Vivant dans l’art. De l’éthologie à l’anthropologie, de la biologie à l’épistémologie de l’invisible. Elle a publié notamment Paroles d’un enfant du Bwiti, éd. L’Originel, Paris, 2005 ; Iboga : Invisible et guérison, éd. CQFD, Paris, 2006.
Dominique Lestel est maître de conférences en philosophie à l’Ecole Normale Supérieure de Paris (Département de Philosophie & Archives Husserl) après en avoir été un membre fondateur du Département d’Etudes Cognitives. Engagé dans une philosophie du non humain (animal, artefact intelligent, fantômes etc.), il développe une ontologie relationnelle et participative et l’éthique qui en découle. Il travaille aussi sur les points d’irritations entre philosophie, fiction et art. Dernières publications : L’Animal est l’avenir de l’homme (Fayard, 2010 ; Apologie du carnivore, (Fayard, 2011) ; A Quoi Sert un Homme ? (Armand Colin, sous presse) et The Friends of My Friends, Columbia University Press (sous presse). Il est aussi Guest Editor (avec Hollis Taylor) d’un numéro thématique de la revue anglaise Social Science Information, « Shared Life », juin 2011.
Pascal Pique est historien d’art, initiateur du projet du Musée de l’Invisible, ancien directeur de l’art contemporain et du Frac Midi-Pyrénées au Musée des Abattoirs à Toulouse. Dernière publication :Dreamtime, éd. Musée des Abattoirs et Presses du Réel, Toulouse, 2013.
Camille Renarhd est performer et chorégraphe (Québec). Son travail interroge la place du corps dans une dimension holistique. Elle le confronte à des paysages bousculés par la globalisation, à des situations initiatiques, à la question de la biodiversité, et à l’outre-monde. Parallèlement elle développe une pratique du yoga, qu’elle enseigne.
Corine Sombrun est écrivain, après un séjour de recherche sur le chamanisme en Mongolie en 2001, elle se voit reconnue comme chamane et poursuit sa formation durant plusieurs années la-bas ; elle a publié notamment Journal d’une apprentie chamane, éd. Albin Michel, Paris, 2002 ; Sur les pas de Geronimo, éd. Albin Michel, Paris, 2008 ; Les esprits de la steppe, éd. Albin Michel, Paris, 2012.
Pascale Weber est performeur et artiste multimédia, Maître de conférences, CNRS UMR Acte – Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Ses performances et ses installations dans le domaine de l’art-vivant traitent de la représentation symbolique du corps, de ses mythologies et de la conscience collective. Elle est aussi conceptrice d’installations multimédia poétiques qui interrogent notre comportement territorial face à la mémoire collective et individuelle.
Karine Adrover, actrice, scénariste et traductrice assurera la traduction de l’anglais au français.
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