Art, agriculture et biodiversité
Lors de 2 journées thématiques se rassemblent artistes, étudiant·es, enseignant·es, professionnel·les concerné·es par les liens possibles entre art et agriculture…
Cette journée d’étude entend faire de la « biorégion urbaine » (Magnaghi), l’opérateur critique de la logique de métropolisation des territoires. L’évolution urbaine actuelle ne semble désormais plus orientée que vers cet unique horizon métropolitain où convergent l’extension urbaine, la coupure avec la campagne, la spectacularisation ludique, la précarité de l’habitat, la concentration politique, économique et culturelle. En témoigne la réforme territoriale impulsée par l’État dont l’objectif, clairement énoncé, est de faire peser les territoires métropolitains dans l’économie mondialisée.
En tant que lieux de polarisation des pouvoirs, des activités et des individus, les territoires métropolitains constituent sans nul doute le dernier avatar de l’urbanisation capitaliste. Le marketing territorial tient une place de choix dans cette course à la fétichisation et à la marchandisation des territoires à coup de politiques d’attractivité, de labellisation en tous genres ou d’esthétisation festive des espaces urbains.
Cette logique interroge directement le rôle des créateurs, designers, artistes, architectes, à la fois en tant que destinataires, mais aussi et surtout en tant que contributeurs de ces régimes d’attractivité et de polarisation (cf. rôle des fameuses classes créatives et plus généralement de l’économie créative en vogue comme modèle de développement).
Il s’agira donc ici de savoir si le design social, et a fortiori le design écosocial, se réduit à un design d’action publique servant volontairement cette logique ou s’il peut être un design de lutte écologique et sociale porteur d’une critique radicale des formes de gouvernementalité des territoires. Car la métropolisation des territoires ne va pas sans poser un certain nombre de dif cultés voire d’impasses en termes d’injustice sociale, de polarisation économique, d’exclusion urbaine ou encore d’empreinte écologique.
Pour résoudre ces difficultés ou pour proposer des alternatives critiques, on observe depuis quelques années une multiplication d’expériences conduisant à reconsidérer les formes de vie et de gestion collective des territoires (luttes territoriales, expériences d’habiter en commun, réseaux de coopération, mobilisation des savoirs vernaculaires, etc.). Ces diverses formes d’actions collectives peuvent ainsi être considérées comme les témoins d’un retour au territoire et d’un nouvel élan démocratique, c’est-a-dire comme autant de réponses concrètes, situées et contextualisées à la mainmise du capitalisme urbain généralisé sur l’organisation et la normalisation de nos vies dans les territoires.
Et c’est à la valorisation de ces prises d’autonomie et de construction des communs dans les creux ou en marge des territoires métropolitains, que la notion de « biorégion urbaine » trouve son expression la plus constructive. Dans un contexte d’échec de la démocratie représentative et de limites idéologiques et pratiques de la démocratie dite « participative », la multiplication de ces actions collectives interpellent clairement les cadres de l’action politique institutionnalisée. Elles invitent donc à questionner aussi le cadre théorique et méthodologique d’exercice du design écosocial (soutenable) qui fait le plus souvent appel à la participation et à la coopération.
Dès lors, une série de questions peuvent être posées : Comment inventer, susciter et accompagner, notamment par le design, des formes d’actions collectives et des représentations du monde en rupture avec la marchandisation des territoires ? Comment ces divers engagements et alternatives se déploient-ils dans les territoires ? Quelles relations entretiennent-ils avec les identités et les ressources locales des territoires ? Quelles relations entretiennent-ils avec les logiques institutionnelles ? Le design peut-il dessiner les conditions pratiques d’une autonomie en redonnant sens et valeur aux savoirs vernaculaires et non spécialisés ? Plus précisément, le design écosocial est-il un instrument de la démocratie participative ou une forme alternative de conception et de développement de l’autogouvernement des territoires ? Le design peut-il en ce sens être un opérateur critique de la métropolisation des territoires et de ses logiques de pouvoir ? En n, égalité écologique et justice sociale peuvent-elles être des enjeux à la mesure du design ?
Pour tenter de répondre à ces questions, la journée d’étude mettra en dialogue des universitaires en sciences sociales, des acteurs institutionnels, des collectifs militants ainsi que des praticiens, des artistes, des architectes et des designers pleinement engagés dans ces enjeux.
En parallèle de la journée d’étude, les étudiants de 4ème et 5ème années option Design présenteront l’état de leurs travaux sur la fabrication d’un learning center mobile de la biorégion.
Responsables scientifiques : Ludovic Duhem, Richard Pereira de Moura. Intervenants : Guillaume Faburel, Jens Denissen, Pascal Ferren, Cyrille Weiner, Gwenaëlle Bertrand, Stany Cambot, Marie Menant, Christophe Laurens.
Télécharger le programme ici
Journée d’étude « Crash Metropolis »
6 décembre 2018, de 9h30 à 16h30
ESAD Valenciennes
Entrée libre, réservation conseillée : carine.mosca@esad-valenciennes.fr
Pour plus d’informations : http://www.esad-valenciennes.fr
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