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Du 29 octobre au 5 décembre 2009
Espace Croix-Baragnon
De prime abord, c’est un traitement plastique de la lumière qui caractérise les œuvres de Gilles Conan. Carrousel 154 est par exemple composé de lampes infrarouges disposées en cercle au mur et s’allumant en fonction d’une programmation semi aléatoire – cet aléatoire renvoyant aussi bien à la rythmique des vers luisants qu’à la philosophie zen, à John Cage ou aux procédés de l’art minimal et conceptuel.
Ce motif giratoire, que Gilles Conan reproduira dans une autre œuvre visible début 2010 sur la façade de l’espace edf Bazacle à Toulouse[1], rappelle certains indicateurs d’activité des outils informatiques et du web, généralement qualifiés de spinning wheel. Cette rotation de spinning wheel, comme celle d’un carrousel, décontextualisée de ses applications habituelles et introduite dans le champ de l’art, se voit conférer une valeur symbolique qui peut notamment renvoyer à l’idée de cycle, de croissance et de décroissance. elle introduit par ailleurs un rythme dans l’espace d’exposition, rythme lumineux qui est susceptible de se faire vibration, en fonction de ses interactions avec la lumière naturelle ( variable selon les moments de la journée ) et avec les éléments architecturaux de l’espace croix-baragnon. en effet, l’œuvre devrait être placée prêt d’un escalier en colimaçon à barreaux métalliques, tant en référence au carrousel que dans un jeu d’interférences optiques, l’ombre de l’escalier pouvant se projeter dans l’espace sous l’effet du flux lumineux émis par les ampoules. Pour parvenir à ce résultat plastique, Gilles Conan a dû choisir d’utiliser des lampes à incandescence, seules à même de produire les effets escomptés. Ces lampes seront bientôt interdites en raison de leur mauvais rendement énergétique.
C’est pourquoi la consommation engendrée par les œuvres exposées à l’espace croix-baragnon y sera contrebalancée par l’extinction des radiateurs – permise grâce à la chaleur produite par les lampes – ainsi que par la surcompensation énergétique de l’œuvre qui sera conçue pour l’espace edf Bazacle. au demeurant, les lampes à incandescence sont bien moins polluantes à la fabrication et au recyclage que les lampes à basse consommation, car elles ne contiennent pas de métaux lourds. si l’on prend en compte l’écobilan ( production-utilisation-recyclage ) de ce diptyque toulousain, on s’aperçoit alors que la maîtrise des enjeux écologiques est intégrée à la conception des œuvres de Gilles Conan, mais tout en évitant les raccourcis du green washing ambiant.
Cette conscience environnementale, que l’artiste considère comme une conduite pragmatique face au réel, ne releverait toutefois que de la sphère technique ou de l’engagement civique si elle n’avait pas des conséquences esthétiques qui en font un élément à part entière de sa démarche artistique. ainsi le choix des matériaux – selon les cas : leds, lampes à incandescence,etc. – aussi bien que les procédés de compensation énergétique ont-ils des effets concrets sur notre perception de l’environnement dans lequel les œuvres se donnent à voir. en effet, l’usage d’un certain type de lumière plutôt qu’un autre, ou encore l’extinction d’éclairages en contrepartie de l’énergie consommée par les œuvres (cf. rollin ‘ ), sont autant de choix qui influent physiquement sur notre appréhension du monde alentour.
Celle-ci est donc conditionnée par la technique, elle-même conditionnée par des choix politiques ou économiques comme en atteste entre autres la disparition prochaine des lampes et de la qualité de lumière ici utilisées par gilles conan. c’est aussi cela que son travail rend évident.
[1] rollin’ ( what goes up must come down )
Jérôme Dupeyrat
Espace Croix-Baragnon
24 rue Croix-Baragnon
Toulouse
du 29 octobre au 5 décembre 2009
du mardi au samedi de 12h à 19h
ouverture exceptionnelle de 13h30 à 20h30 /
le 3, 10, 13, 17, 18, 19, 20, 24 et 27 novembre
ainsi que le 1er, 3 et 4 décembre
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