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Présentée dans la grotte du Mas-d’Azil et aux Abattoirs, l’expérience repose sur un jeu de miroirs. Les artistes ont répondu à l’exceptionnel patrimoine archéologique du site. En écho, l’exposition aux Abattoirs recontextualise cette aventure dans un espace recomposé à partir des extrapolations contemporaines inspirées par la grotte. Le visiteur y est invité à pratiquer un nouveau réseau de passage.
L’exposition en diptyque « DreamTime – Temps du rêve, grottes, art contemporain & transhistoire », présentée simultanément dans la grotte du Mas-d’Azil en terre d’Ariège et aux Abattoirs à Toulouse, résulte d’une aventure singulière.
Le titre emprunté à la culture des aborigènes d’Australie, invoque leur disposition très particulière à « rêver » le monde, c’est-a-dire à le concevoir conjointement de façon mentale, mythique et géophysique.
C’est pourquoi la grotte du Mas-d’Azil a d’abord été envisagée comme une matrice, une ressource pour revoir nos échanges entre espaces psychiques et physiques. C’est pourquoi aussi, depuis trois ans, les artistes ont été invités à interagir avec les dimensions naturelles, historiques, et fantasmagoriques de la grotte.
L’exposition issue de cette expérience inédite repose sur un jeu de miroirs entre les deux sites et les œuvres créées spécialement pour l’occasion. Au sein de la grotte, les artistes ont répondu aux forces telluriques, aux énergies de l’imaginaire, de même qu’à l’exceptionnel patrimoine archéologique du Mas-d’Azil, lié à l’apparition de l’art et de l’image. En écho, l’exposition aux Abattoirs dédouble et recontextualise cette aventure dans une géographie recomposée à partir des extrapolations contemporaines inspirées par la grotte.
D’un lieu à l’autre, le visiteur est invité à pratiquer un nouveau réseau de passages transhistoriques et transculturels. Il est convié à inventer ses propres passerelles entre territoires naturels et urbains (de la grotte à la ville), au-delà des temporalités (de l’art des chasseurs-cueilleurs de la préhistoire à la création actuelle), tout en dépassant les antagonismes culturels (de l’art aborigène immémorial à nos habitus occidentaux).
En exergue, ce projet évoque aussi l’un des grands enjeux de notre civilisation, celui de l’anthropisation, ou comment repenser l’action de l’homme sur son environnement naturel, matériel et psychique. Pour peut-être, le temps d’un rêve à réaliser sans trop attendre, développer d’autres configurations « géo-mentales », en s’inspirant bien sûr du « Dreamtime » aborigène.
Commissariat : Pascal Pique, en collaboration avec Nathalie Thibat et Claus Sauer
Artistes invités
David Altmejd, Miquel Barceló, Berdaguer & Péjus, Julien Blaine, Charley Case/UÓU & Thomas Israël, Jean Daviot, Mark Dion, Carole Douillard, Paul-Armand Gette, Delphine Gigoux-Martin, Brion Gysin, Eric Hurtado, John Isaacs, Christoph Keller, Victoria Klotz, Peter Kogler, Claude Lévêque, Jean-Luc Parant, Serge Pey, Pascale-Marthine Tayou, Xavier Veilhan, Virginie Yassef et les artistes aborigènes.
Du 16 mai au 14 novembre 2009
Grotte du Mas-d’Azil (09)
L’opération « DreamTime – Temps du rêve » est le résultat d’un partenariat territorial tripartite inédit entre les Abattoirs à Toulouse (Mission Frac, centre d’art), les Résidences d’Artistes Caza d’Oro du Mas-d’Azil et le SESTA/Parc de la Préhistoire de Tarascon-sur-Ariège. Ce dernier est associé au projet avec la présentation du cycle de Serge Pey, Le passage des animaux inconnus, visible aux mêmes dates, en lien avec les contributions de l’artiste aux Abattoirs et au Mas-d’Azil.
« DreamTime – Temps du rêve » vient conclure le cycle Inventer le Présent, développé par le Réseau Art Contemporain de Midi-Pyrénées. Sa dimension régionale fait écho en particulier aux actions menées dans le Lot à partir de la grotte de Pech-Merle et des résidences d’artistes des Maisons Daura à St-Cirq Lapopie (Boomerang, 2008), de même que les expositions Trans-Rituels 1 & 2 à Fiac dans le Tarn entre 2007 et 2008. Ces expositions feront l’objet d’une présentation documentaire à la Médiathèque des Abattoirs.
Au sujet du titre « DreamTime » : Le titre “DreamTime” emprunté à la culture aborigène évoque cette disposition mentale très particulière qui consiste à « rêver » le monde, c’est-a-dire le concevoir d’une manière à la fois mythique, réelle et géophysique. Le “temps du rêve” fait référence au “temps d’avant le temps” ou au “temps de la création de toutes choses”. Il raconte l’origine de l’humanité et de la culture aborigène, quand les esprits des ancêtres vinrent sur la planète sous des apparences humaines ou autres, pour donner forme à la terre, aux plantes et aux animaux que nous connaissons aujourd’hui. Les aborigènes ont l’histoire culturelle la plus longue et la plus continue de tous les groupes humains : 65000 ans selon certaines estimations. C’est-à dire qu’ils ont été et restent contemporains des premières formes d’art paléolithique que l’on trouve dans les grottes de l’Ariège et de Midi-Pyrénées, qui sont au cœur du projet “DreamTime – Temps du Rêve, grottes art contemporain et Transhistoire”.
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