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Acclimatation
30 oct. 2008 – 01 févr. 2009
Nice. Villa Arson
«Acclimatation» entend aborder les mutations de l’environnement avec distance, en se focalisant sur les chimères auxquelles le savant n’accorde que peu d’attention.
Gabriela Albergaria, Pascal Bircher, BP, les frères Chapuisat, Donna Conlon, Marti Cormand, Valère Costes, Michel de Broin, Carlee Fernandez, Peter Goin, Pearl C. Hsiung, Petter Johannisson, Janice Kerbel, Vincent Kohler, Emmanuel Lagarrigue, Eve-Andrée Laramée, Charles Lopez, Pierre Malphettes, Vincent Mauger, Mariele Neudecker, Miguel Palma, Gyan Panchal, Evariste Richer, Abigail Reynolds, Katrin Sigurdardottir
Donna Conlon, Natural refuge, 2003, vidéo 8’43’’
Il est difficile d’aborder la nature sans tomber dans les lieux communs ou les pièges d’un discours moralisateur, forcément réduit à des considérations politiques sur un avenir incertain, promis à de sombres inquiétudes. Sans pour autant nier ces craintes et la portée des blessures que l’homme ne cesse de provoquer sur son environnement, on oublie aussi que la nature est elle-même porteuse de ses propres mutations qu’elle métabolise selon une logique d’évolution permanente.
Cent cinquante ans après les théories évolutionnistes de Darwin, l’exposition «Acclimatation» entend aborder ces phénomènes de mutations avec distance, en se focalisant sur les chimères monstrueuses auxquelles le savant n’accorde que peu d’attention. À la manière d’un jardin botanique qui collecterait des informations dans un souci d’expérimentation scientifique et d’observation publique, il s’agit avant tout de révéler et de fantasmer les formes que ces bouleversements engendrent sur notre propre environnement. Objets hybrides et mutants, mêlant le vivant et l’artificiel, images ambivalentes ou parfois facétieuses, les oeuvres des artistes contemporains mettent en évidence dans cette exposition la complexité de la question de la représentation de la nature aujourd’hui. Une nature ni bucolique, ni meurtrie, conçue comme un champ d’expérimentation des formes et des savoirs, partagée entre principes de réalité et fantasmes, conservation et anticipation.
«Acclimatation» reprend la structure en départements des Jardins d’acclimatation ou musées d’histoire naturelle, partageant ainsi l’exposition en cinq chapitres successifs. Le premier, Pétrochimie, a pour but d’interroger les incidences de la production industrielle sur la définition même de notre environnement.
Climatologie tente de reconstituer dans l’espace des salles d’exposition de la Villa Arson des micro-climats à travers des sensations furtives.
Vivarium est par essence consacré au vivant et à sa faculté à se confronter à la matière morte de l’artifice.
Arboretum, dédié spécialement au végétal, a pour vocation de constituer un paysage en soi, une forêt qui chercherait son identité.
Enfin, Planetarium ouvre une porte de sortie vers un avenir fait d’anticipation, inventant de nouveaux territoires dans lesquels toutes les mutations ont déjà eu lieu.
L’exposition agit en jardin intérieur, jouant de la structure labyrinthique des espaces du centre d’art, en revendiquant un caractère narratif fort: l’histoire possible d’une nature totalement synthétique, d’un environnement désincarné, entre conservatoire et terrain d’anticipation, réalité géopolitique et fantasmes, causes et effets. De l’installation à la vidéo, de la peinture au dessin, en passant par la photographie et le son, Acclimatation s’attache à déployer une nature de synthèse, hybride et polysémique.
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